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Discours funèbre prononcé par M. Klaus D. LOETZER,
Représentant Résident de la Fondation Konrad Adenauer,
à l'occasion de la cérémonie d'hommage de Théodore Béhanzin.
Samedi, le 3 juillet 2004

C'est une douloureuse responsabilité que celle de prononcer, au nom de la Fondation Konrad Adenauer, ces quelques mots pour rendre hommage à Théodore Béhanzin fauché par une mort tragique et impitoyable dans la fleur de l'age, le 19 juin 2004, sur le boulevard des armées au carrefour Saint Jean.

Personnellement, je n'ai pas eu, hélas, l'heureuse occasion de connaître à fond Théodore Béhanzin. Mais très tôt, à ma prise de fonction en tant que Représentant Résident de la Fondation Konrad Adenauer, je me suis rendu compte que l'Emission "Entre-Nous" constitue un projet phare de notre programme de promotion de la démocratie. Il m'a été facile de remarquer que le succès extraordinaire de cette émission, même au-delà de nos frontières, était impulsé par deux comédiens hors paire de leurs noms d'artiste BIO et KOSSI. Il me paraît inutile de mettre ici en relief le rôle prépondérant qu'ils ont joué dans la mise en orbite de notre programme au Bénin à partir de 1994 au lendemain de la dévaluation du francs CFA. Quel étrange

destin pour ce duo BIO et KOSSI qu'on ne verra plus jamais jouer ensemble, comme ce fut le cas dans les sketches " un tour de vis " de l'émission " Entre-nous ".

Comme il est de tradition, permettez-moi, de vous livrer quelques impressions personnelles de ce que j'ai pu apprendre sur l'artiste. Animateur civique convaincu, Théodore est un artiste complet, engagé en faveur des idéaux démocratiques. Il sait crier haut et fort pour dénoncer les anomalies et encourager la vertu avec dévouement et humilité. Dans ces œuvres, il fait preuve d'un réalisme et d'une lucidité déconcertante. Lorsqu'il joue sur scène, on n'arrive pas à faire la distinction entre la fiction et la réalité, tellement l'homme vibre de toutes ses fibres de comédien ce qu'il fait. On dira qu'il ne joue pas le théâtre mais qu'il le vit.

Théodore nous a quitté en laissant derrière lui une femme et deux enfants. C'est un bien triste sort. Mais nous n'avons pas le droit de nous laisser abattre car Théodore a laissé une belle leçon de travail bien fait, de courage, de patriotisme et d'engagement à la postérité. Théodore nous a appris la nécessité de donner un sens à notre vie en poursuivant un idéal, et en restant utile à la communauté.

Pour finir, permettez- moi de vous livrer ici le texte qu'a envoyé quelqu'un qui connaît mieux que moi le défunt, il s'agit de M. Volker MÖNIKES, le premier représentant Résident de la Fondation qui fut un ami personnel de Théodore.

Il a écrit :

Ami - il était vraiment,
Frère - nous l'avons aimé,
Trésor - il l'était pour la culture et la vie publique,
Le Bénin, l'Afrique et tous les amis du continent ont perdu un grand homme. Homme plein d'esprit créateur, plein de joie professionnelle, plein de dévouement du citoyen moderne qui connaissait aussi ses racines traditionnelles.

Fin de citation. On ne saurait mieux dire.

Théodore Béhanzin, tu n'es par mort, car un artiste ne meurt jamais. Tes magnifiques œuvres en témoignent.

THÉO - DORE en paix !

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